Avec son livre « Ils rêvaient des dimanches », Christian Signol nous invite à faire la connaissance de son grand-père, Germain, et son arrière-grand-mère, Eugénie. Ce récit retrace leurs parcours, semés d’embûches, marqués notamment par un dur labeur, une abnégation et un engagement sans pareil. C’est un bel hommage que Christian Signol rend là à son grand-père et à son arrière-grand-mère.

Texte poignant. Je n’ai pu m’empêcher de pleurer en lisant les dernières pages, sans doute parce que j’ai fait un parallèle avec mes propres grands-parents ou arrière-grands-parents.

Ses ancêtres n’ont jamais montré leurs sentiments ; ils ont très peu parlé. Christian Signol a su les faire revivre en reconstituant l’histoire de chacun.

Comment imaginer qu’en si peu de temps, ces deux générations ont accompli un tel bond en avant. Comme le dit Christian Signol, le XXe siècle a été pour nombres de familles issues des campagnes un ascenseur social. De nos jours, toutefois, cet ascenseur semble bloqué pour les nouvelles générations.

Que de sacrifices accomplis par les générations qui nous ont précédés ! Ils se contentaient de peu de choses. Eugénie, fille-mère, plus ou moins reniée par ses parents ou tout du moins son père, a dû se battre pour survivre, a dû laisser son fils, Germain. On peut dire qu’elle vivait en totale autarcie, mais tout en jetant un oeil sur son fils qu’elle n’a pas pu garder auprès d’elle. Même si elle ne montrait pas ses sentiments, que d’amour entre les deux mais aussi entre Eugénie et son deuxième fils, Julien, qui restera toute sa vie avec sa mère, vivant dans une extrême pauvreté, mais sans jamais se plaindre. Que d’amour, que de fierté chez Eugénie en voyant la « réussite » de son fils Germain, gagnée à la sueur de son front !

Les dimanches, il ne les a connus que dans la dernière partie de sa vie, et encore pas toute la journée.

 

« Qu’est-ce qui compte (…) (…), dans une vie, sinon la fidélité à un monde, à des êtres à qui nous devons tout, qui nous ont fait ce que nous sommes – ces branches d’un arbre… À quoi serviraient les livres s’ils ne portaient témoignage de ceux qui ont aimé, qui ont souffert, qui ont lutté pour eux-mêmes, mais aussi et surtout pour préparer l’existence de leurs enfants et leurs petits-enfants.

Peu importe qu’elles aient été banales, ces vies. En vérité, aucune ne l’est dès qu’elle a subi le choc de l’Histoire en marche, de ses guerres ou de ses grandes mutations. Elles appartiennent alors à des hommes et à des femmes dont le passage sur erre a eu des conséquences, a laissé des traces. »

Ces femmes et ces hommes (tout comme mes grands-parents maternels) ont connu de très grands changements au cours de leur vie : passer par exemple de l’eau que l’on va chercher au puits à l’eau courante, de la charrette tirée par un cheval à l’automobile, du linge lavé à la mare à la machine à laver, de l’éclairage à la bougie à l’électricité… Ils ont connu les deux guerres mondiales. Comment ne pas se pencher sur leur histoire sans éprouver une grande vague d’amour pour eux ?

 

Si j’ai été autant émue par Germain et par Eugénie, c’est sans doute parce que je m’imaginais également l’histoire de mon grand-père maternel, né en 1911, et de ma grand-mère maternelle, née en 1920.

Ils rêvaient des dimanches

Auteur : Christian Signol

Date de parution : 2008